Loin de toutes considérations des nomenclatures pictura at poesis, et encore avec l'esquisse modeste, limite peureuse de ma fragilité mémoriale, je tenais à vous adresser en ces fêtes de fin d'années mes plus sincères et cordialement châleureuses, salutations de bienfaisance.
Il est déjà plus que l'heure pour nous de prendre de bonnes résolutions afin d'aborder l'Outreterre sous des cieux plus cléments. Mais aussi beaucoup plus peuplés et agités, vu que nous pourrons les survoler, littéralement.
Alors bien entendu, comme il se devrait en général dans les normes des coutumes bien connues qu'on vit déjà avant, il me faudrait exactement maintenant, exposer comme exemple mes voeux.
Et justement, je ne pense pas m'y soumettre. En effet, quel gâchis pour ma personne que de subir pareilles règles et autres traditions déjà toutes faites, anihilant complètement tout comportement spontanément créatif. Alors je vais vous raconter un petit bout de ma vie.
Tandis que dehors il faisait froid, ma grand-mère m'adressa un châleureux sourire. Je compris immédiatement de quoi elle voulu parler. Je m'empara d'une des chaises du salon, et l'amena, non sans peine, à proximité du grand bocal d'eau. En effet, du haut de mes 8 petites années, la chaise représentait une masse de bois plutôt importante et surtout lourde à déplacer. Mais j'avoue que le jeu en valait bien la chandelle. Une fois mon piédestal installé, je me jeta dans la cuisine ou je puis m'emparer de la fameuse passoire blanche ! Avec le même élan, je me jetai sur la chaise déplacée et ainsi entama mon safari aquatique. Avec toute l'habileté d'un connard de gosse de 7 ans, j'essaya péniblement de capturer les poissons dans ma passoire, pour ensuite les jeter dans un autre petit bocal d'eau temporaire. Et à quoi bon pareille machinerie ?
Et bien, il nous fallait laver l'aquarium des poissons, et pour se faire le vider de son eau. Vous vous doutez bien que ses occupants n'auraient pas vraiment apprécier la démarche, d'où la nécessiter de les doter d'un abri de rechange pour l'occasion. Et c'était bien évidemment là, ma douloureuse mission.
"Je reviens Jérémy, je passe vite à la poste, j'ai oublié quelque chose d'important !". L'histoire ne vous dira jamais si le colis oublié était un sexe-toy. Mais il n'empêche qu'une fois la seule personne majeure de cette put1 de baraque partie, m'abandonnant ainsi à mon triste sort de mineur handicapé d'un maladroitisme pathologique, le drame peut avoir lieu.
Yves le poisson rouge est tombé à même le sol. Je ne sais toujours pas ce qui m'est arrivé. Même en essayant d'exorciser cette scène terrible, je n'arriverai jamais à me défaire de l'angoisse tellement intense que je ressentie. Je le vis, débattre misérablement sur le carrelage de la cuisine, en train d'agoniser, d'étouffer, PAR MA FAUTE. J'avais des écailles de poissons tâchées de sang sur les mains.
Que pouvai-je faire ? Il était sorti de l'eau, il allait mourir. Heureusement, Cajoline passait par là. Et d'une traite, le matou dévora Yves sous mes yeux ébahis.
Que s'est-il passé ensuite ? Je ne saurai le dire. J'ai succombé, je suis tombé inconscient devant la violence de ce crime sanguinaire. Ce terrible drame a été refoulé au plus profond de mon esprit, obscurcit par les ténèbres de mon coeur.
Mais Lara, pourquoi est-ce que tu nous racontes ça pensez-vous alors ? Et bien c'est très simple. Ce souvenir a été partiellement libéré des abysses de mes oublis volontaires par mon lapsus dislexique que j'ai formulé sur TS il y a quelques jours. Et à ce moment-là, les images ont ressurgi.
Aujourd'hui j'ai pu faire le deuil de Yves, et ce grâce à vous, Quintessence. Et pour cela, je ne pourrai jamais vous remercier assez.
C'est pourquoi, en ce jour solennel du 20 décembre 2006, je prononce mon voeu pour l'année 2007, et je demande haut et fort à ne plus jamais me retenir de vous dire de la merde, car ça me fait du bien.
Quintessence, parce que ça te fait du bien dans ton corps.